On peut tout dire en alsacien à condition de penser autrement. C’est bien sûr une grande joie de pouvoir rire dans cette langue, mais, on l’oublie parfois, c’est aussi un immense bonheur de rêver, de trembler d’émotion, de haïr ou de cracher dans cette langue d’images.
C’est pourquoi le théâtre de la Choucrouterie a décidé de s’approprier Bernard-Marie Koltès.
Pour la première fois le plus contemporain des auteurs de théâtre est traduit en alsacien. Pourtant l’envie d’écriture lui vint à Strasbourg, avec les encouragements et le soutien de Hubert Gigoux. Si aujourd’hui il est joué dans le monde entier, sa rage au ventre pour la première foie se fera dans les couleurs de chez nous et blues, mélancolie ou « Wehmut » vont tellement bien à ce pays-ci.
Juin 2000, Roger Sieffert